Le groupe G63, autre formation née à Quillan dans les années 1980, s’inspire du rock pour le mâtiner de chanson française et d’enthousiasme. De gauche à droite: Jean-Marc Bousquet, Serge Gélis, Olivier Labayle, Jean-Louis Bekradouma, Pascal Charras (basse). © Depêche du Midi
Années 1984-1987
• Rattlesnakes (1984)
> LLoyd Cole and The Commotion
- Réference: Rattlesnakes; Polydor
Lloyd Cole and The Commotions expose avec netteté et quelqu’effet spectaculaire des racines blues, country, folk, soul, à l’américaine. © Polydor
Il faudra m’excuser d’avoir failli oublier cette référence, ne serait-ce que pour le petit bijou de ballade titré 2CV (en hommage à notre emblématique automobile), et parce qu’une amie très chère me dit beaucoup l’apprécier. S’il profite des artifices techniques de la période, l’album du band anglo-écossais emmené par Lloyd Cole, expose avec netteté et quelqu’effet spectaculaire des racines blues, country, folk, soul, à l’américaine. On ne trouve pas de serpents à sonnettes en Grande-Bretagne. D’où probablement mon oubli initial. Mais, si j’ai bonne mémoire, c’est encore une fois l’explorateur et ami musicien Eric/La Dupre qui avait déniché ce LP.
Lloyd Cole (chant, guitare); Neil Clark (guitare); Blair Cowan (claviers); Lawrence Donegan (basse), Stephen Irvine (batterie, tambourin)
* Source: Lloyd Cole and the Commotion (https://en.wikipedia.org/wiki/Lloyd_Cole (https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Cure); Rattlesnakes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Rattlesnakes
> Titres de la playlist: 2 CV; Forest Fire
The Cure: un groupe majeur de la mouvance New Wave, avec ses appétences pour les techniques de suspens (instruments et voix retardés ou en écho) conjuguées avec des accroches directes et métalliques post-punk (basse-batterie). L’album Head on the Door marque néanmoins une inflexion plus pop. ©Elektra Records
• Head on The Door (1985)
> The Cure
- Références: The Head on the Door; Elektra, WEA, Fiction Records, Metronome Polydor, PolyGram
Et si ma mémoire m’oubliait ? Est-ce que je fus jamais à un concert de The Cure ? N’avais-je pas entendu parler de cet étrange groupe lors d’une virée à Aix-en-Provence, par mon hôte (Philippe/Le Mage), lequel me dit alors l’avoir vu récemment sur scène. L’ironie, c’est que je ne l’imagine pas vraiment épris de ce style de musique (me trompai-je?).
Ce qui est plus sûr, c’est que nous avons souvent écouté l’album Head on the Door et, particulièrement l’inévitable In Between Days [n’est-ce pas les filles Rina/Patou]. De l’avis des spécialistes, ce LP est celui qui devait assurer un statut de stars, et donc une audience démultipliée, à la formation créé en 1976 dans le Surrey autour du guitariste et chanteur Robert Smith. La «Cure Mania» qu’il confirma devait aussi à l’allure particulière du groupe, singulièrement le quelque chose d’androdgyne ou de vamp dudit (coiffure, rouge à lèvres, mais aussi voix)… Référence à David Bowie, sans doute; emprunt, certainement, à Siouxie dont il était un compagnon de scène en parallèle de son parcours et son leadership sur le groupe. Vous en souvenez-vous chères Patou et Rina ?
On peut considérer que ce fut un groupe majeur de la mouvance New Wave, avec ses appétences pour les techniques de suspens (instruments et voix retardés ou en écho) conjuguées avec des accroches directes et métalliques post-punk (basse-batterie). L’ambiance de malaise se sous-tend dans des compositions pop courtes au texte et au son acides, mais aussi par de longs tracés psychédéliques ou la guitare se plait à s’érailler, que restitue bien le The Cure Live (1984) et que l’on retrouve ici dans A Night like This. In Between Days ne rompt pas (et surtout pas son texte) avec le style propre au groupe, mais introduit une dimension pop (rythmique, mélodie) plus aérée. Il n’est pas inutile de rappeler que la première composition du groupe, titrée Killing an Arab, s’inspirait de la scène du meurtre dans le célèbre roman d’Albert Camus «L’étranger». Ce qui explique peut-être pourquoi le disque, puis le groupe, eurent un bon écho en France.
Robert Smith (chant, guitare, claviers); Simon Gallup (basse); Lol Tolhurst (claviers); Porl Thompson (guitare, claviers); Boris Williams (batterie, percussions)
* Source: The Cure, bio (https://www.thecure.com/bio/); The Cure (https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Cure); The Head on the Door (https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Head_on_the_Door)
> Titres de la playlist: In Between Days, A Night like This + A Forest (Cure Live)
• Misplaced Childhood (1985)
> Marillion<
— Réference: Misplaced Childhood; EMI
Alors que la période marque une mutation vers de nouvelles tendances, structures, postures des groupes, Marillion fait re-émerger avec bonheur les exigences du Rock progressif. © EMI
À l’heure où les bandes passantes des radios, les plateaux télévisées, les colonnes de la presse spécialisées se laissent envahir par la génération punk et post-punk, et ce tandis que Genesis essaye de s’adapter avec difficulté aux nouveaux formats, structures, sons de titres (témoin Abacab, par exemple)… le fil d’Ariane du rock progressif, ressurgit avec Marillion. Ce n’est pas un hasard si le groupe, originaire du Buckingham Shire (1979), sera longtemps qualifié de «clone» de Genesis. Question, avant tout, de posture scénique et de la voix du chanteur d’origine écossaise (Derek William Dick, alias Fish), qui rappelle explicitement les performances de Peter Gabriel. Inspiré par le «Silmarillon» de Tolkien, le groupe cultive, à l’instar de son prédécesseur, un goût pour le fantastique et le médiéval, transcrit en d’imposantes et complexes compositions progressives.
Il fallait voir ce que ça donne, ce d’autant que la nouvelle génération (Mike/Bels) me poussait à le faire. Je m’en suis tenu à cet album, le plus connu. C’est un album-concept conçu autour de la vie et de l’imagination de Fish, où la musique se déploie, selon la règle du genre, à partir d’arpèges aux claviers/guitare pour mener vers des hymnes chantés et tout orchestre, du mystère vers son éclaircissement, laissant ici plus qu’auparavant, émerger des phrases quasi Hard-Rock.
Fish (chant); Steve Rothery (guitare); Pete Trewavas (basse); Mark Kelly (claviers); Ian Mosley (batterie)
* Source: Misplaced Childhood (https://fr.wikipedia.org/wiki/Misplaced_Childhood); Marillion (https://fr.wikipedia.org/wiki/Marillion)
> Titres de la playlist: Kaylegh, Heart of Lothian
Simply Red envoie à une certaine tradition Soul de la scène britannique, mélancolique mais chaude, dansante et moelleuse. © Elektra Records
Picture Book (1985)
> Simply Red
— Référence: Picture Book; Elektra Records
Juste quelques compositions captées par curiosité, sans attention pour la chevelure rousse, unique, du chanteur Mike Hucknall, qu’un mauvais esprit avait ironiquement baptisé «Frameto» (quel moqueur, ce Bels!), mais dont je peux préciser, tandis que j’écris ces lignes, qu’elle n’est pas seule à l’origine du nom du groupe mancunien, revendiquant des sympathies pour le parti travailliste et pour le club de Manchester United.
Extrait de leur premier album, le titre Holding Back the Years renvoie à une certaine tradition Soul de la scène britannique, mélancolique mais chaude, dansante et moelleuse. Je retiens un autre titre, dans la même veine, que ne vient pas contaminer un son trop années 1980 avec quelques exagérations Disco. Disponible sur une compilation (Life), So Beautiful n’est pas sans évoquer un certain Take a Walk on the Wild Side (Lou Reed), en plus affectueux.
Mike Hucknall (vocaux); Fritz McIntyre (clavier, vocaux); Tim Kellett (cuivres, clavier, chœurs, basse); Sylvan Richardson (guitare)…
* Source: Simply Red (https://fr.wikipedia.org/wiki/Simply_Red); Picture Book (https://fr.wikipedia.org/wiki/Picture_Book)
> Titres de la playlist: Holding Back the Years + So Beautiful (Life)
• This is the Sea (1985)
> Waterboys
- Référence: This Is the Sea; Island Chrysalis
Waterboys signe un album à la tonalité à la fois épique, festive et nostalgique, invite l’espérance au Pub. © Island Chrysalis
Un exemple de l’irruption sur les scènes britanniques de formations issues des «provinces», puisqu’il réunit des musiciens écossais, dont le leader Michael « Mike » Scott (compositeur, chanteur, multi-instrumentiste), et irlandais. On ne s’étonnera pas qu’il se situe dans une veine exploitant la musique traditionnelle celte (présence du violon), les phrasés de blues et de rock, le son New Wave (moins que U2 ou Simple Minds), pour créer une atmosphère à la fois épique, festive et nostalgique, inviter l’espérance au Pub.
— Mike Scott (chant, guitare, claviers, percussions); Anthony Thistlethwaite (saxophone, basse, guitare, mandoline); Karl Wallinger (basse, claviers, percussions).
* Source: The Waterboys (https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Waterboys); This is the Sea (https://en.wikipedia.org/wiki/This_Is_the_Sea)
> Titres de la playlist: This is the Sea, Spirit
À l’instar de Marillion, IQ illustre la nouvelle génération du Progressive Rock, avec une intention plus enthousiaste, plus directe. © Squawk
• Nomzamo (1987)
> IQ
- Réference: Nomzano; Squawk
IQ, formation originaire de Southampton, fait partie de la nouvelle génération du rock progressif, à l’instar de Marillion, dont il assure des premières parties avant de s’affirmer. Là encore, l’ombre de Genesis et de Peter Gabriel continue de planer… Nomzano s’en empreint: lignes éthérées de No Love Lost, Still Life. Mais une intention plus enthousiaste, plus directe s’y affirme (Promises, Passing Strangers). Je retiens en particulier la reprise de Common Ground, poignante ballade-hommage aux soldats de la Guerre de 1914, dont l’atmosphère n’est pas sans me rappeler celles d’Us and Them (Pink Floyd) ou encore du mélancolique et traditionnel Dany Boy (chant).
P.L. Menel (vocaux); Mike Holmes (guitares); Tim Esau (basse, guitare, vocaux); Martin Orford (claviers, chœurs); Paul Cook (batterie, percussions)
* Source : IQ (https://www.iq-hq.co.uk/index.php/the-band); Nomzano (https://en.wikipedia.org/wiki/Nomzamo_(album)
> Titres de la playlist: Promises, Common Ground